Les migrations économiques traduisent à la fois le maintien des liens anciens, notamment coloniaux et l'interdépendance accrue des pays en raison de la mondialisation. Elles résultent en outre de recrutements officiels, de stratégies communautaires, mais aussi du développement rapide des réseaux clandestins de trafic de main-d'oeuvre. (Présentation de la revue)
Ce texte analyse les mouvements migratoires en Europe depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Les flux de migrants - qui représentent un composant primordial de la construction de l'Europe moderne ainsi que de la formation du système actuel des états - ne sont pas uniquement liés aux choix et parcours individuels. Dans la plupart des cas, les données historiques, juridiques et sociologiques montrent que ces flux sont structurés, circonscrits et dépendants des stratégies politiques et économiques des pays d'accueil ainsi que de départ.
A New York, les classes moyennes, et les communautés immigrées sont les principaux acteurs d'une ville où les activités informelles prospèrent. La gentrification des quartiers populaires est loin d'éliminer partout les commerces ethniques.
L'auteur s'appuie sur une approche systémique des migrations et analyse en quoi le commerce international, en particulier l'investissement étranger direct et l'entreprise multinationale, a un lien avec le flux migratoire. Ce modèle est appliqué aux Etats-Unis, puis au Japon et permet de donner une explication sur la nature de l'immigration clandestine, dont une des causes serait la précarisation du marché du travail dans le pays d'accueil, et sur l'échec des mesures mises en oeuvre pour la combattre.
Considérant que les migrations internationales s'imbriquent dans des processus sociaux, économiques, politiques et historiques, l'auteur se demande s'il faut voir l'internationalisation économique qui lie les pays d'accueil et d'émigration comme une forme de cette imbrication. Il étudie cet aspect à travers l'immigration vers les Etats-Unis, puis examine le rôle croissant du Japon en Asie, la nouvelle forme d'immigration clandestine qu'il affronte et les possibilités de l'intégrer à son économie. Il se penche ensuite sur les besoins de main-d'oeuvre des pays d'accueil en phase post-indutrielle et sur les récentes évolutions des politiques migratoires américaine et japonaise.